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Quand on ne peut tout simplement plus les garder
Publié à l’origine sur www.thesuburban.com, écrit par Judie Amyot
J’aime croire que toute personne qui adopte un animal de compagnie — que ce soit un chien, un chat, un lapin, un oiseau ou tout autre animal — le fait avec l’intention sincère d’en prendre soin toute sa vie. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les animaux offerts en cadeau à Noël ou pour un anniversaire émerveillent et excitent au début, mais dans certains foyers, une fois la nouveauté passée et la réalité des soins quotidiens, sans parler des coûts, bien présente, la situation peut vite tourner au vinaigre.
Un dilemme s’ensuit, souvent réglé sans scrupule par un abandon rapide de l’animal, sans la moindre considération pour son bien-être. Comment peut-on être aussi insensible, attacher un chien apeuré à un arbre ou une clôture avant de le laisser là, ou encore le jeter hors d’une voiture avant de repartir à toute vitesse ? Et pourtant, cela arrive bien trop souvent. Quant aux chats qu’on laisse errer sous prétexte que « c’est leur nature », plusieurs ne reviennent jamais : volés, attaqués par d’autres animaux ou écrasés sur la route.
Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi un animal autrefois désiré et choyé se retrouve abandonné, et, avec un peu de chance, confié à un refuge où il pourra être adopté de nouveau. Nous avons vite fait de juger et de condamner ceux qui abandonnent un animal, et souvent, cette condamnation est justifiée. Mais parfois, il s’agit d’un choix déchirant : un déménagement où les animaux ne sont pas acceptés, une baisse de revenus, une séparation ou un divorce, un manque de temps pour s’occuper d’un animal qui a besoin d’éducation, ou encore des allergies imprévues.
D’autres, cependant, ont simplement vu l’animal comme un jouet acheté sur un coup de tête, facile à se débarrasser lorsqu’il devient encombrant. Les bonnes intentions ne garantissent pas toujours une fin heureuse.
Il est plus facile de rationaliser la vue d’un chat qui traverse la rue, en supposant qu’il a un propriétaire qui le laisse vagabonder. Mais lorsqu’on aperçoit un chien errant, on pense immédiatement qu’il s’est échappé ou, pire, qu’il a été abandonné volontairement, surtout s’il n’a ni collier ni micropuce. Chat ou chien, c’était l’animal de quelqu’un, un être sensible, un membre de la famille. Il devait forcément être aimé et son propriétaire doit être affolé par sa disparition…
Pas nécessairement. Quel genre d’amour laisse un chat errer dans le quartier, tuer des oiseaux, salir les jardins des voisins et risquer sa vie ? Et pour les chiens, même chose : mis à la porte parce qu’il est devenu un fardeau. Cela en dit long sur un propriétaire qui n’a même pas pris la peine d’amener l’animal à la SPCA ou dans un refuge, où il aurait eu une chance de trouver une nouvelle famille.
Abandonner un animal au hasard permet au propriétaire de rester anonyme et d’éviter le jugement qu’il craint en se rendant à un refuge. Pourtant, il n’y a pas de honte à faire ce qu’il faut. Il ne gagnera peut-être pas de prix pour meilleur propriétaire, mais au moins, il aura mis le bien-être de l’animal en priorité et on le remerciera pour cela.
Je connais un golden retriever doux comme du miel qui a été adopté chez Animatch dans une famille aimante. Mais en raison des circonstances personnelles de son maître, il s’est retrouvé de nouveau à Animatch, en quête d’un foyer permanent. Heureusement, il n’a pas attendu longtemps avant de trouver ce que j’espère être enfin sa famille pour la vie. Je remercie son ancien propriétaire d’avoir fait ce qu’il fallait en le ramenant à Animatch.
Leur mission est simple : trouver des foyers aimants et permanents pour ces âmes à quatre pattes qui n’ont plus de maison. C’est tout ce qu’un animal souhaite et mérite, et derrière chaque âme heureuse, il y a toujours une queue qui remue.